Comprendre et prévenir la santé mentale
La santé mentale, c’est quoi au juste ?
La santé mentale, est-ce uniquement l’absence de maladie mentale ? Sans doute pas.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
L’OMS définit également la santé mentale comme « un état de bien-être dans lequel la personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et fructueux et contribuer à la vie de sa communauté. »
Pour se maintenir en bonne santé mentale, il faut établir un équilibre entre les divers aspects de sa vie : social, physique, mental, économique et spirituel. Atteindre et maintenir cet équilibre nécessite un effort constant. Les difficultés et les défis de la vie viendront parfois faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre et il faudra travailler à retrouver le point d’équilibre. Cet équilibre est la source d’une bonne santé mentale.
Et la maladie mentale alors ?
Par maladie mentale, on désigne un ensemble de signes que l’entourage de la personne aux prises avec une maladie mentale ou la personne elle-même peuvent observer et de symptômes que seule cette dernière peut ressentir. Regroupés, les signes et les symptômes auront un sens spécifique pour le médecin traitant et pour d’autres professionnels de la santé et permettront de poser un diagnostic. Le processus d’identification est pour ainsi dire comparable à celui d’une maladie physique. Par exemple, à la suite d’une chute, on remarquera que vous boitez – signe – et vous vous plaindrez de douleur – symptôme; après un examen et des tests appropriés, votre médecin diagnostiquera une fracture.
Par maladie mentale, on désignera des signes et des symptômes caractérisés par des altérations de la pensée, de l’humeur ou du comportement entraînant un état de détresse ou de souffrance et un dysfonctionnement importants.
Comme pour la maladie physique, les manifestations de la maladie mentale peuvent varier de légères à graves, en fonction de la maladie mentale, de la personne, de sa famille et du contexte socio-économique. Et comme pour la maladie physique, la maladie mentale peut prendre diverses formes, dont : maladies affectant l’humeur, schizophrénie, troubles anxieux, troubles de la personnalité, troubles de l’alimentation ou dépendances telles que la toxicomanie et le jeu pathologique.
Qui peut souffrir de la maladie mentale ?
Tout comme les maladies physiques, les maladies mentales ne font pas de discrimination et peuvent frapper n’importe qui : travailleur ou chômeur, professionnel ou ouvrier, riche ou pauvre, personne éduquée ou pas, et de toutes les nationalités ou origines ethniques. Selon l’OMS, la maladie dépressive à elle seule constituera en 2020 la deuxième cause de maladie et d’incapacité après les maladies cardiovasculaires. Par conséquent, la vaste majorité des Québécois seront un jour ou l’autre touchés par la maladie mentale, la leur ou celle d’un parent, d’un ami ou d’un collègue.
Prévenir la maladie mentale
Plusieurs facteurs de risque menacent la santé mentale. Alors qu’il s’avère difficile, voire impossible d’agir sur certains d’entre eux, il est possible de contrer les autres. S’il est impossible, par exemple, d’influencer l’hérédité ou certaines caractéristiques biologiques négatives, on peut réduire le stress auquel est soumise une personne en agissant sur son milieu de vie (famille, école, travail) et sur sa façon de gérer le stress ou en modifiant ses conditions de vie (niveau de revenu, qualité de l’environnement physique, etc.).
Personnes à risque
On peut soutenir certaines personnes qui sont plus à risque de développer une maladie mentale : les personnes à faible revenu, les mères monoparentales qui assument seules la charge d’une famille, les enfants et les adolescents qui ont vécu des expériences familiales difficiles ou qui sont exposés à la violence à l’école, les adultes soumis au chômage ou vivant une perte d’emploi, les travailleurs qui occupent un emploi répétitif et qui ont peu de marge de manœuvre, les femmes qui ont subi une agression sexuelle ou de la violence conjugale ainsi que les personnes âgées qui sont seules ou qui sont en perte d’autonomie.
Maintenir une bonne santé mentale
Plusieurs variables influencent la santé mentale : des facteurs biologiques (stress, hérédité), des facteurs personnels (expériences vécues durant l’enfance, estime de soi et autres ressources personnelles, habitudes de vie), et l’environnement, tant physique (lieu de résidence, quartier) que social (liens avec la famille et la communauté) et économique (statut socio-économique, conditions de vie).
Pour se garder en bonne santé mentale, on peut donc :
- Maintenir de bonnes habitudes de vie : bien manger, faire de l’exercice, dormir suffisamment.
- Profiter des relations positives avec les membres de sa famille, avec les amis.
- Découvrir les activités de loisirs qui nous plaisent et trouver du temps pour s’y adonner.
- Développer des stratégies pour faire face au stress, en milieu de travail notamment.
- Dans des moments difficiles (deuil, perte d’emploi, etc.), demander du soutien à ses proches ou de l’aide auprès d’un organisme spécialisé.
La santé mentale ne dépend toutefois pas que des individus. Les politiques publiques qui visent l’amélioration des conditions de vie (revenu, logement, etc.) et des milieux de vie (école, milieu de travail, conciliation travail-famille, etc.) exercent une influence importante sur la santé mentale de la population.
ActuMed
12 novembre 2011 @ 9 h 01 min
Merci pour cet éclaircissement.